Sujets à de nombreuses contraintes lors de leur transplantation en milieu urbain, les arbres voient souvent dans ce contexte le développement de leurs systèmes aérien et racinaire limité et leur croissance diminuée. L'arbre en milieu urbain s'affaiblit alors face aux divers stress qu'il subit : élévation des températures, ombrage des bâtiments, poussières et particules, sels, huiles, hydrocarbures et métaux lourds. Ces conditions particulières entraînent la réduction de leur espérance de vie d'un tiers par rapport à celle d'arbres en milieu rural. Il n'est donc pas rare de voir des arbres dépérir quelques années voire quelques mois après leur plantation.

Le projet « L'arbre : de la pépinière au milieu urbain » (2019-2021) conduit par ASTREDHOR Est (Est Horticole) en coopération avec ASTREDHOR Seine-Manche a pour objectif de définir les meilleures techniques de production d'un arbre destiné au milieu urbain.

L'essai a été mis en place à la fin de l'année 2019. Les effets des types de contenant (tableau), de technosol et de mycorhization (Rhizophagus irregularis) ont été étudiés pour quatre espèces végétales : le charme (Carpinus betulus), le merisir (Prunus avium), l'orme lutèce Ulmus LUTECE® et le tilleul (Tillia cordata). Ces espèces sont représentatives des végétaux couramment plantés par les collectivités locales.

Trois contenants alternatifs au pot plastique classique ont été mis à l'essai (AirPot, Anti-chignon et Root Pouch) pour observer si l'enracinement peut être impacté par le type de pot. Dans un même temps, deux technosols ont été élaborés avec différents matériaux de démolition dans un objectif d'économie circulaire et d'adaptation du jeune plant à la plantation en sol urbain.

Malgré une forte taille des parties racinaires lors de la plan tation des arbres, un très bon taux de reprise avoisinant les 100 % a été observé dès le printemps pour toutes les espèces, mis à part pour le charme, où le taux de mortalité a été élevé (près de 90 % des plants ont dépéri). Dans le cas des meri siers, les arbres ont dans l'ensemble produit un chevelu raci naire de qualité. En effet, la modalité pot plastique présente une masse de racines d'exploration, qui assure la colonisa tion du sol, plus importante par rapport aux autres conte nants. Le Airpot présente quant à lui des masses racinaires d'absorption (racines constituant le chevelu, caduc à court terme, permettant l'assimilation des nutriments par l'arbre) les plus importantes avec des différences entre les modalités my corhizées et non myco rhizées. En outre, les champignons mycorhi ziens ont tendance à augmenter la masse ra cinaire des plants, pour certaines modalités. Autre point étudié, la longueur des rameaux et le nombre de nœuds : ces derniers sont impactés sous contrainte physique (plants cultivés le long d'un tunnel), mais les réponses des plantes sont va riables en fonction de l'espèce (réduction ou augmentation).

Quels que soient les résultats observés, ils ne pourront être généralisés et seront à prendre en considération en fonction de l'espèce végétale. La réponse des plants face à un environ nement varie selon la génétique de celle-ci. L'inertie de l'arbre ne permet pas d'avoir des résultats au bout d'un an alors que celui-ci sera planté pour une durée de 30 – 50 ans.

En définitive, la préparation des végétaux aux contraintes de l'emplacement en milieu urbain permettrait de favoriser leur reprise et leur durée de vie dans leur utilisation sous contrainte, et de favoriser leur installation et utilisation par les paysagistes. Les perspectives de cette étude sont de sélectionner un contenant et un technosol les plus adaptés et d'appliquer ces techniques étudiées à la pépinière française afin d'assurer sa démarcation sur le marché très concurrentiel de la végétalisation du milieu urbain.

Financement
FranceAgriMer et VAL'HOR.

Partenaires et lieu de réalisation
Projet conduit par ASTREDHOR Est (Est Horticole) en coopération avec ASTREDHOR Seine-Manche