La grande diversité des espèces cultivées et des bioagresseurs présents simultanément sur les cultures horticoles nécessite de gérer finement les interventions de lutte, d’autant plus que l’émergence de tactiques alternatives introduit plus de biodiversité. De nouveaux outils de gestion sont donc nécessaires.

Le projet 2.ZERHO porté par l’UMT « FioriMed² » a pour finalité d’apporter des réponses aux producteurs pour la gestion des cultures en testant des systèmes de production zéro pesticide. Pour y parvenir, le projet va mettre à l’épreuve des systèmes de production pour proposer des schémas de cultures robustes et économes en pesticides. Cette étude sera permise par le développement et l’utilisation de l’outil d’aide à la décision S@M qui s’appuie sur des capteurs connectés, capteurs climatiques et pièges à insectes pour accroître les informations disponibles pour la prise de décision d’intervention.

Le projet s’intéresse à trois systèmes de culture embléma tiques, produits dans des conditions climatiques et techniques spécifiques : le gerbera en zone méditerra néenne, le rosier en zone tropicale insulaire et une succession de plantes en pot en zone atlantique. Il s’appuie sur un ré seau de partenaires (ASTREDHOR Méditerranée (Cream), ASTREDHOR Sud-Ouest, ARMEFLHOR et INRAE Institut So phia-Agrobiotech) qui mettent en œuvre des « observatoires pilotés » avec des combinaisons de différents leviers en sta tions expérimentales et en sites producteurs. En 2020-2021, 3 sites ont été équipés de différents capteurs.

Utiliser S@M permet de formaliser la surveillance nécessaire à l’utilisation du biocontrôle par un suivi des ravageurs et des bio-régulateurs associés tout en gardant une maîtrise sur les coûts engagés. La gestion des opérations culturales permet de faciliter le suivi multi-opérateurs et la compréhension globale du système. Bien que le recours aux macro organismes soit au cœur du projet, la simple observation des lâchers ne suffit plus. Il s’agit à présent de recréer un environnement favorable à leur implantation. Le nourrissage, avec du pollen ou des acariens en proies, donne des résultats convaincants ces dernières années mais les conditions estivales sont souvent un frein au contrôle du thrips. L’équipement en capteurs climatiques permettra d’appréhender plus finement les conditions nécessaires à la réussite du biocontrôle. De même, l’utilisation de champignons enthomopathogènes comme Beauvaria bassiana, est souvent réalisée en conditions trop sèches pour être efficace, alors intégrer les données climatiques à notre outil de suivi permettra à terme d‘anticiper les dynamiques épidémiques des ravageurs et/ou maladies. Automatiser certaines tâches comme les comptages des panneaux englués permettra à terme d’acquérir une donnée plus fiable, car plus régulière, pour faciliter le travail du producteur dans le recueil et le traitement d’une donnée coûteuse à collecter (expertise et temps).

Les perspectives du projet consistent en la prise en main par les producteurs, à la fois des nouvelles tactiques de protection des plantes, de l’outil S@M et de son cortège de capteurs intégrés pour gérer des systèmes de culture très économes en pesticides.

Financement
Office Français de la Biodiversité via l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture et adhérents de l’Institut

Partenaires et lieu de réalisation
ASTREDHOR  Méditerranée  (Cream), ASTREDHOR Sud-Ouest, ARMEFLHOR et INRAE Institut So- phia-Agrobiotech